CENDRES SUR LES MAINS
De Laurent Gaudé
Mise en scène : Patrick Sueur et Paule Groleau
Scénographie et costumes : Joëlle Bondil / Assistante à la mise en scène : Sandrine Monceau / Lumières : Etienne Dousselin / Son : Anita Praz
Avec : Julie Petitrenaud, Philippe Languille, et Patrick Sueur
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Deux fossoyeurs travaillent autour d’un bucher, dans un pays secoué par une guerre intestine. Ils vont et viennent comme des chevaux de traits, discutant, râlant, réfléchissant à comment améliorer leurs conditions de travail. C’est un vieux couple embourbé dans leur quotidien de l’horreur. Ils sont les deux derniers maillons d’une longue chaine de destruction. Un jour, de ce bucher qu’’ils entretiennent, s’extirpe une femme. Elle devrait être morte, mais elle est en vie et les flammes l’ont réveillée. Elle n’a nulle part où aller. Devant cette rescapée, les fossoyeurs restent interdits. Ils n’osent pas la tuer. Ne sachant qu’en faire, ils décident de la garder avec eux.
L’histoire se déroule dans un pays dévasté par la guerre, d’hier ou d’aujourd’hui, ici ou plus loin. Deux petits ouvriers de l’épuration ethnique accomplissent leur tâche avec application : Faire disparaitre les cadavres en les brûlant. Une femme, rescapée de la grande tuerie, se relève d’entre les morts. Les hommes la nourrissent, prennent soin d’elle. Elle les aide à entretenir le bûcher. Elle ne leur parle pas, ne s’adresse qu’aux morts. Peu à peu, une maladie recouvre la peau des fossoyeurs, rongée par la cendre.
Dans la pièce de Laurent GAUDÉ, les voix se répondent sans se parler. D’une situation qui pourrait être actuelle, l’auteur nous donne à voir la part mythologique et nous ouvre doucement les portes du monde plus onirique de ce qui sous-tend les destinées humaines.
Comme pour Combats de Possédés monté en 2003, nous allons à nouveau chercher à faire entendre le chant sans âge de la tragédie et en même temps travailler à la célébration de la vie, deux pôles importants dans l’écriture de Laurent GAUDÉ. Nous retrouver face à une langue beaucoup plus que face à une histoire, à une situation, à des personnages. Chez Laurent GAUDÉ, la langue est très présente, très forte. L’espace du plateau est un espace de rencontre et l’écriture de Laurent GAUDÉ permet cela : la rencontre des opposés qui sont bien obligés de faire avec l’énergie que ça crée, qui peut être positive ou négative, ce champ de force…
Les fossoyeurs de Cendres sur les mains ressemblent à ceux déjà rencontrés dans Combats de possédés. Pour cela aussi, nous avons envie de nous confronter à ce texte. Même avec des thèmes douloureux, trouver une forme de légèreté. Il y a un tout petit peu de burlesque dans les fossoyeurs de Cendres sur les mains.
Résidence : La Compagnie Théâtre Dû a été soutenue par le Conseil Régional des Pays de la Loire, le Conseil Général de la Mayenne, la Ville de Laval, la Ville de Mayenne et le NBA spectacles du Mans.