LA MASTICATION DES MORTS
De Patrick Kermann
Mise en scène : Patrick Sueur et Paule Groleau
Scénographie et costumes : Joëlle Bondil / Lumières : Etienne Dousselin / Son : Anita Praz / Images : Nicolas Lelièvre
Avec : Sandrine Monceau, Valérie Keruzoré, Bertrand Fournier, Maxime Dubreuil, Philippe Cherdel, Nicolas Hamond et Patrick Sueur
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Un retour au pays, une visite aux champs des morts, et voici tout un petit monde de l’ombre qui se met à raconter, à râler, à invectiver le passant… Jetant peu à peu une lumière singulière sur la vie d’un village tout au long d’un siècle.
Amours et haines, heurs et malheurs, crimes et châtiments….
Patrick Kermann, tel un peintre impressionniste, nous dresse avec humour (noir) et tendresse, le portrait d’une société rurale qui lui est chère.
La mémoire face à l’obsessionnel besoin d’actualités du monde contemporain. L’histoire, la nôtre, grande et petite, à travers les vies de celles et de ceux qui se sont tus. Ce passé qui nous constitue et façonne notre identité. Ce théâtre qui fait parler les morts…
La mastication des morts évoque dans un pressentiment inconscient, le passage de vie à trépas, du connu à l’inconnu, dans un esprit paradoxalement convivial et presque festif. L’auteur nous donne à entendre un concert de voix s’élevant des tombes où les morts s’éterniseraient depuis un siècle dans un village imaginaire.
Intentions.
Patrick Kermann nous offre la possibilité de continuer de creuser encore un peu plus notre sillon autour des écritures contemporaines. Un rapport au texte/espace/mouvement/son qui fonde depuis le début notre identité artistique.
Mettre en voix et en espace la parole venue d’outre-tombe, diverse, individuelle autant que collective.
L’auteur cite les mots : polyphonie, oratorio, langue, mémoire, inconscient, histoire.
Il nous dit également : par-delà les corps… Ainsi nous sommes déjà dans un espace bien particulier et affirmé, celui de la mémoire, voire même un espace de l’inconscient qui fourmille de mots, d’expériences vécues, d’histoire.
Partir d’un postulat : Comme s’il s’agissait d’un album de photos sonores et ainsi proposer un espace qui permettrait l’effet choral, l’association de l’image et du son, par-delà les corps : glisser d’un corps à l’autre, d’un regard à une silhouette, apparition et retrait de ces traces de mémoire, dans la fluidité et le mystère d’un oratorio qui parlerait aussi bien de la douceur que de la violence des sentiments et histoires racontées.
Nous allons explorer toutes les ressources de la voix (chuchotement, murmure, déclamation,..) afin de concevoir des voix polyphoniques avec chœurs et solos de comédiens accompagnés de musiciens.
Chercher cet équilibre du passage du son amplifié au son direct, de la délocalisation du son afin de garder un mystère à la diffusion de la voix.
Enfin, au travers des passages, allers et retours incessants, de la parole individuelle à la parole collective, un chœur chorégraphié créera une partie de la scénographie à lui tout seul. Le plus souvent, toujours sur l’espace scénique, pour se faire l’écho de tout un village. Une écriture pour une mise en scène inventive qui fera la part belle aux corps engagés des interprètes. Un théâtre/Oratorio où voix portée sous toutes ses formes et états de corps deviennent un seul et même chant.
Faire de la mastication des morts une joyeuse tentative de réconciliation avec la mort que notre époque évacue systématiquement.
Résidence : La Compagnie Théâtre Dû a été soutenue par la DRAC des Pays de la Loire, le Conseil Régional des Pays de la Loire, le Conseil Général de la Mayenne, la Ville de Mayenne, le Carré, Scène nationale de Château-Gontier, Laval spectacles, le Kiosque de Mayenne, le SVET des Coëvrons et la SPEDIDAM. Elle a également reçu une aide technique du CC du Pays de Loiron.